Derrière les licenciements...
Saint-Ouen Luttes a rendu compte du plan de licenciements en cours de procédure à Alstom-TSO (Transformateurs Saint-Ouen), plan de 194 suppressions d'emplois sur un effectif de 600 personnes environ, annoncé en mai, et dont le chiffre a été révisé à la baisse en septembre (47 suppressions d'emplois en moins). La Direction de l'entreprise justifie ce plan par une baisse des commandes et des profits... pour l'usine, car pour le groupe Alstom dans son ensemble, commandes et profits se portent très bien.
...la délocalisation
Est-ce que ce plan n'en cache pas un autre à terme, à savoir la délocalisation : la fin de toute production à Saint-Ouen et son déménagement en Turquie ? C'est ce que se demandent beaucoup de travailleurs.
L'annonce, au cours du C.E. de septembre, du déménagement complet de l'autre usine du site (SIF, signalisation ferroviaire) vers Clichy ou Villepinte, semble confirmer pour le moins une politique de transformation du site.
Il est exact que la Direction veut, dans l'immédiat, abandonner la production des transformateurs les plus petits, et les moins chers, et spécialiser l'usine dans les plus gros et les plus rentables. Mais où ira la part de production abandonnée ? En Turquie, dans une usine rachetée à la firme allemande AEG il y a quelques années.
Pour tenter de retarder le plan de la Direction, les organisations syndicales, en réunion de CCE, ont nommé un expert économique. Celui-ci a demandé des informations sur l'ensemble du groupe, car l'Alstom possède une douzaine d'usines de transformateurs dans le monde. Il en ressort que la baisse de la production et des effectifs programmée à Saint-Ouen (- 30%) est exactement du même ordre que la hausse prévue dans l'usine turque (+ 30%). L'expert demande alors les chiffres prévisionnels pour les 3 années à venir. C'est le quasi-doublement à Gebze en Turquie. Si le principe des vases communicants doit encore s'appliquer, c'est la fin de la production à Saint-Ouen !
C'est une hypothèse, évidemment, car les décisions statégiques des grands capitalistes sont tout sauf transparentes et démocratiques.
Après le "produir français", la "logique industrielle "?
Il fut un temps où les directions syndicales mettaient en avant le slogan nationaliste "Produisons français".
Il est tombé en désuétude. Mais il se maintient sous une nouvelle forme : la défense du créneau de la haute technologie en Europe.Des responsables politiques et syndicaux ont emboîté le pas et laissent entendre, par exemple, que les plus gros transformateurs de centrales, les plus complexes, pourraient être fabriqués ailleurs qu'en France.
C'est l'opinion d'un certain nombre de cadres, de techniciens, d'ouvriers hautement qualifiés et même de certains syndicalistes que de croire en la soi-disant supériorité naturelle des pays occidentaux. Croire qu'on conservera notre travail en aidant les capitalistes à maintenir cette avance technologique et en faisant des sacrifices est une illusion, il n'y a pas de "logique industrielle" opposée à la" logique financière", les actionnaires ne demandent jamais leur avis aux travailleurs si ce n'est à quelle sauce ils veulent être mangés
Une seule garantie, la lutte des travailleurs
Le développement de la sous-traitance - dans le plan de restructuration de l'Alstom, il y a aussi la mise en sous-traitance de la chaudronnerie (30 travailleurs), de la moitié de la menuiserie (11 travailleurs) et 40% de l'entretien (14 travailleurs ) - ou la délocalisation , c'est leur manière à eux de garantir ou d'accroître leurs profits.
Nos problèmes, à nous les travailleurs, concernent la hausse et la garantie du salaire, l'amélioration des conditions de travail et de sécurité. Sur ce terrain, nous sommes sur la même longueur d'onde que les travailleurs de Turquie qui ont le même patron.
Loïc
En France, l'argent coule à flots mais pas dans les poches des travailleurs, ni des chômeurs. Les sondages disent
"Tout va bien !" "Tout va mieux !" pourtant, pour des millions de salariés, rien ne change. L'assurance-chômage a une cagnotte de 70 milliards... Cet argent doit revenir aux chômeurs et non pas au patronat soutenu par la CFDT, la CFTC, la CGC et un gouvernement qui lui accorde une baisse importante des cotisations patronales.
En France, 4éme puissance économique mondiale, les profits n'ont jamais été aussi importants... et rien n'est prévu pour augmenter les minima sociaux et les bas salaires. Un ministre socialiste des finances fera bénéficier d'une diminution d'impôt de plusieurs dizaines de millions un grand couturier alors que pour le travailleur "en galère" ce seront les huissiers.
Il faut exiger notre dû, et non pas subir cette véritable machine à exclure, à dégrader les conditions de travail et à réduire les salaires qu'est le PARE et plus largement la refondation anti-sociale du patronat.
Relou
Les rues du Docteur Babinsky et de Toulouse Lautrec qui longent le périphérique sont en pleine rénovation. Le long de la rue du docteur Babinsky s'est construit, du côté Saint-Ouen, un gigantesque ensemble hôtelier avec une vue imprenable sur... le périphérique. De même, rue Toulouse Lautrec sur les anciens terrains des usines Citroën, de vastes bureaux accueillent des centaines d'employés (dont 500 pour la société Internet Libertysurf). La conception architecturale de ces nouveaux ensembles fait que les salariés de ces entreprises ne mettent pas les pieds à Saint-Ouen même s'il y travaillent. Si ces entreprises et hôtels sont bien installés sur la commune de Saint-Ouen, leur adresse est sur Paris, c'est plus chic ?
Laurent
Les travailleurs ont bien du mal à trouver un logement convenable et pas trop cher dans la ville. Ce n'est pas le cas d'Alain Madelin, ancien ministre ayant fricoté avec l'extrême droite dans sa jeunesse, qui a acheté un loft à Saint-Ouen : un mal-logé de moins !
Léo
Après les expulsions de la rue Farcot et de la rue des Bateliers, une dizaine de familles tsiganes ayant trouvé refuge avenue du Capitaine Glarner où elles campaient dans leur véhicule, ont été expulsées au petit matin. Leurs voitures ont été provisoirement saisies et la police les a fait déguerpir. Quatre grosses pierres ont été placées pour bloquer le passage (longeant l'usine Citröen et les futurs entrepôts Conforama) où les familles s'étaient installées, afin qu'elles ne puissent pas y revenir. Ce n'est pas parce qu'aucun site de stationnement pour les gens du voyage n'est aménagé dans la ville que les tsiganes doivent payer ce manquement en se faisant jeter !
Nous vous signalons la sortie récente de l'excellent livre de Claire Auzias,
Samudaripen, Le génocide des Tsiganes, Editions de l'Esprit frappeur : 20 F
Toujours pas de nom retenu pour le 3ème collège de Saint-Ouen. La municipalité souhaite qu'il prenne le nom de l'ancien maire communiste Fernand Lefort, les professeurs souhaitent quant à eux que ce soit le musicien tsigane Django Reinhardt qui soit célébré. Si, comme cela se confirme, un référendum local est lancé, nous vous appellerons à voter : « Le fort en musique : Django ! »
Laurent
Un habitant de Saint-Ouen mondialement connu est le tsigane Django Reinhardt. Par chance, il n'a pas été expulsé comme ceux de l'avenue du capitaine Glarner...
Léo
Fuyant l'Europe, l'antisémitisme, les pogroms, les Juifs s'installèrent en Palestine où les habitants n'étaient pour rien dans les horreurs qu'ils avaient subies. Au lieu de proposer une entente fraternelle aux travailleurs arabes, les nationalistes juifs, les sionistes qui se prétendaient socialistes, pratiquèrent la politique du "pousse toi de là que je m'y mette" au travers de guerres successives avec l'appui de l'impérialisme américain. L'Etat d'Israël devint le gendarme du Moyen-Orient.
La révolte des pierres de 1967 à 1993 déboucha sur la création de "territoires autonomes" ou les Palestiniens restèrent parqués sous surveillance militaire israélienne et de l'autorité palestinienne d'Arafat. Arafat, ce nationaliste palestinien ne rêve que d'un état fantoche, un micro-état à Gaza et en Cisjordanie, avec l'appui des Etats arabes qui soutiennent les Palestiniens en parole mais les ont massacrés à plusieurs reprises, car, par contagion, la révolte menaçait leur propre régme.
Le Hamas (les intégristes) tente de profiter de la perte de crédit d'Arafat pour transformer la révolte sociale et politique en guerre religieuse. En Europe, les intégristes, l'extrême droite et autre salopards ont mis le feu à des synagogues sous prétexte de solidarité avec les palestiniens.
Cette politique d'attentats aveugles est la même que celle pratiquée par l'OLP et le Hamas. Elle creuse le fossé entre juifs et arabes et jette les juifs d'Israël dans les bras de l'extrême droite israélienne de Sharon.
La seule issue à la révolte légitime des Palestiniens est de chercher le soutien de ses véritables alliés, les pauvres et les travailleurs arabes et juifs pour abattre les régimes dictatoriaux du Moyen-Orient et en finir avec les exactions de cet Etat d'Israël qui se dit démocratique et qui voudrait transformer les petits-enfants des rescapés du génocide nazi en gardiens de ghettos palestiniens.
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