Saint-Ouen Luttes n°12 du 8 avril 2001 :
Lycée Blanqui
Saint-Ouen l'aumône ?
Pour la rentrée prochaine, l'IEP (Sciences Po) prévoit de recruter directement certains étudiants sur dossiers à condition d'être élèves d'un des 7 lycées ZEP (difficiles). Le lycée Blanqui de Saint-Ouen fait partie de l'opération. A Sciences Po, 0,5 % des élèves sont d'origine ouvrière et ce chiffre diminue d'année en année. Mais créer un statut de "pauvre méritant" ne changera pas grand-chose. Oui, on s'achemine vers un enseignement à deux vitesses avec de filières ultra-sélectives qui reçoivent un budget en or alors que la majorité des bacheliers doit se contenter d'une formation supérieure au rabais. Mais Sciences Po n'a pas attendu Jospin pour faire de l'élitisme. Heureusement, tous les élèves n'ont pas forcément envie de devenir des super cadres de l'appareil d'Etat chargés de serrer la vis aux travailleurs.
Paul
TROISIEME COLLEGE - SAINT-OUEN
Le management au collège ?
Depuis la rentrée, l'ambiance au collège n°3 a changé. Une nouvelle gestion des "ressources humaines " se met en place par rapport aux professeurs. La quantité de travail demandée s'alourdit, le plus souvent en faisant appel au bénévolat. Les réunions de travail se multiplient, en général sur les temps de pause. On utilise la culpabilisation des personnels pour augmenter la charge de travail, mais le manque de moyens se fait toujours sentir. On ne compte plus les cours interrompus par des élèves qui se promènent dans les couloirs, les élèves à peine réveillés après avoir travaillé aux puces ou ailleurs, les réactions hostiles envers les personnelsŠ Les parents s'inquiètent, et on permet ainsi au privé de se développer, augmentant les frais de scolarité des familles qui peuvent payer, condamnant les autres à une instruction bas de gamme.
D'autres choix sont possibles. Mais ils nécessitent un personnel en nombre. Le mouvement des enseignants avait réussi à faire virer Allègre, mais son successeur Jack Lang ne fait pas plus pour l'école.
Paul
Saint-Ouen Luttes n°9 du 15 décembre 2000
SAINT-OUEN - LYCEE BLANQUI
Un professeur poursuivi en justice par sa direction
Récemment, le lycée Blanqui de Saint-Ouen, comme d'autres en France, a fait participer ses élèves à un concours "Les Masters de l'économie". Ce jeu consiste à donner un portefeuille d'actions boursières évidemment fictives à des classes d'élèves qui sont chargées de les faire fructifier, sous le tutorat de leur professeur d'économie, appelé "parrain" (sic). Ce jeu est patronné par une banque privée, la CIC, qui fournit les actions virtuelles aux élèves et délivre aux gagnants un voyage à la Bourse de New-York. En plus de l'idéologie capitaliste qu'il cherche à inculquer aux élèves, ce jeu est contraire aux principes de neutralité de l'école et va à l'encontre d'une directive ministérielle qui demande de ne pas donner suite « aux sollicitations émanant du secteur privé, dont les visées ont généralement un caractère publicitaire ou commercial. » Cette opération a été condamnée par nombre d'associations et de syndicats. Gilbert Molinier est professeur de philosophie au Lycée Blanqui et a écrit un ouvrage intitulé La gestion des stocks lycéens (l'Harmattan, 1999) où il analyse et dénonce la main mise du capitalisme sur l'éducation. Il a lui aussi réagi en écrivant que cette opération, en " assurant ainsi la publicité d'une banque privée, n'a d'autre objectif que de transformer les jeunes dont nous avons en charge l'éducation en clients de ladite banque dans le meilleur des cas, et en boursicoteurs de bas étage dans le pire des cas, à savoir des oies à plumer en cas de krach boursier ". Le ton de ses lettres adressées au proviseur et affichées en salle des professeurs n'a pas plu à la direction de l'établissement et, voici que le proviseur et le proviseur adjoint portent plainte contre le professeur de philosophie pour diffamation.
Laurent
Saint-Ouen Luttes n°4 du 20 mai 2000
EDUCATION NATIONALE
Allègre parti, rien n'est réglé.
Jospin a été obligé de larguer Allègre sous la pression des enseignants et des parents d'élèves. Mais le départ du "fusible" et son remplacement par Jack Lang ne change rien quant au fond. Les problèmes restent entiers. Si Jospin a crû s'en tirer en lâchant un malheureux milliard à l'Education Nationale, 0,33 % du budget de l'Education (contre 14 % d'augmentation des profits en Bourse cette année), il se trompe. Par contre, il a octroyé cette année 100 milliards de subventions aux industriels et aux banquiers.
Deux poids, deux mesures. Rien n'est réglé. Les réformes programmées par Allègre, Jack Lang entend bien les continuer, mais avec le sourire. Elles auraient pour résultat de dévaloriser encore plus l'enseignement professionnel, de vider les diplômes de leur contenu, de diminuer le nombre d'heures de cours, d'accentuer les inégalités, de multiplier encore le nombre de classes surchargées, de pouvoir encore moins remplacer les enseignants malades.
Les demandes des enseignants sont justes et restent d'actualité. Non, il n'y a aucune raison d'accepter les suppressions de classes et de postes à la rentrée. Oui, il faut embaucher des enseignants, des infirmières, des assistantes sociales, du personnel ATOSS, des conseillers d'orientation, des surveillants. Si l'on veut une éducation de qualité, il est nécessaire d'obtenir du personnel en nombre suffisant, de pouvoir construire d'autres écoles, lycées, collèges, facultés, et qu'il y ait le matériel pédagogique adéquat. Oui, les conditions de travail dans l'enseignement se dégradent pour les enseignants, la vie devient plus difficile pour les parents, et les enfants de travailleurs n'auront plus droit qu'à une éducation au rabais. Ils n'ont pas à faire les frais de cette situation. De l'argent, I'Etat en a plein les caisses. Si cela ne suffit pas, il n'y a qu'à prendre sur les super-bénéfices des grosses entreprises.
Léo
Saint-Ouen Luttes n°3 du 14 avril 2000
CARTE SCOLAIRE
Suppressions de classes
Les conseils de parents d'élèves qui se réunissent fin février ont débattu des dispositions envisagées par l'Inspection académique. Celle-ci envisage une ouverture de classe à la maternelle Jean-Jaurès. En revanche, il est envisagé trois fermetures : à Zola, Victor Hugo et Bachelet. La Seine-Saint-Denis n'est pas le seul département touché par le projet de carte scolaire établie par le gouvernement, puisque cela touche également la plupart des départements, et les parents d'élèves multiplient les actions pour protester contre les suppressions de postes et les fermetures de classes. Le gouvernement joue la carte de l'austérité, alors qu'au contraire il faudrait embaucher, ouvrir de nouvelles classes et construire de nouveaux établissements scolaires. Et le refrain " le budget de l'éducation ne permet pas " ne passe plus. Chaque année, ce sont des milliards qui sont distribués sans compter au patronat. De l'argent, il y en a !
Koé
SAINT-DENIS UNIVERSITÉ
A la fac aussi, régularisation de tous les sans-papiers.
L'Etat refuse à plusieurs centaines d'étudiants inscrits à la faculté de Paris VIII le droit d'étudier. En effet, malgré leur inscription à l'université, les préfectures d'Ile de France refusent de leur accorder un permis de séjour. Cette situation est intolérable, et, depuis le mois de novembre 1999, les étudiants se sont organisé de manière indépendante au sein du Comité de Lutte des Etudiants Sans-Papiers (CLESP). Depuis le 20 janvier 2000, les étudiants occupent l'amphi X pour faire pression sur l'administration et les pouvoirs publics. L'administration de l'université de Paris VIII doit défendre les droits de ces étudiants et les préfectures, et, à travers elles le gouvernement, doit reconnaître ce droit élémentaire de pouvoir étudier. Au lieu de celà les pouvoirs publics tentent de criminaliser le mouvement en l'accusant de dégradations dans l'université. Jeudi 2 mars, partie de la fac une manifestation a réuni plus de 400 personnes jusqu'à la mairie de Saint-Denis et montre la popularité de leur lutte. Quelles soient de droite ou de gauche les lois Pasqua, Debré et Chevènement sur l'immigration sont une atteinte à la liberté de circulation et d'installation et, comme le montre la lutte des étudiants, aussi au droit à l'éducation. Vous pouvez apporter votre soutien à la lutte des étudiants sans-papiers, Amphi X, Paris 8 Université Vincennes Saint-Denis à Saint-Denis.
Laurent
Saint-Ouen Luttes n° 2 du 7 mars 2000
ECOLES ZOLA - BÄCHELET
Les parents réagissent
Rien ne va plus dans les écoles de Saint-Ouen. Courant décembre, des parents d'élèves ont occupé l'école Emile Zola pour obtenir un remplaçant suite à l'absence de l'enseignante du cours préparatoire. Une heure après le début de l'occupation, on leur dépêchait un remplaçant. Depuis janvier, c'est le tour de l'école Bachelet, où les parents ont investi les lieux pour demander le remplacement rapide d'une des deux maîtresses à mi-temps d'un CE2, absente depuis trois semaines. L'Inspection leur avait fait savoir que celle-ci ne serait remplacée qu'après les vacances de février. En attendant, c'est la mère de l'un des enfants qui est obligée d'assurer les cours avec le soutien des autres parents. A Saint-Ouen comme ailleurs, le gouvernement mène une seule politique, celle de l'austérité.
Koé
Saint-Ouen Luttes n°1 du 7 février 2000
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