Saint-Ouen Luttes

 

ALSTOM SAINT-OUEN

Un plan de licenciements découvert sur l'intranet

Près de 300 personnes sur 620 travaillent sur écran à l'Alstom-TSO (transformateurs Saint-Ouen). Stupéfaction quand ils découvrent, au cours de la première semaine de janvier, en surfant sur l'intranet de l'entreprise, un plan de 184 suppressions d'emplois : 88 licenciements secs en juillet 2000, 68 préretraites en septembre, 19 mutations dans le Groupe (à Villeurbanne, en Chine, en Indonésie...) et des mises en sous-traitance. Au total, 30 % du personnel, près d'un travailleur sur trois !

Interpellé au cours de débrayages massifs réunissant plus des trois-quarts du personnel, le directeur n'a pas nié que ce texte, intitulé " Commentaire - Budget 2000-2001 ", était bien de lui. Mais " ce n'est qu'un projet ", a-t-il répété, " il n'est pas encore validé " (sous-entendu : par la Direction générale de l'Alstom).

Des consignes avaient bien été données en décembre, pour sauvegarder les fichiers informatiques, par peur du bogue de l'an 2000. Mais les documents confidentiels devaient être sauvegardés à part !

Fâcheuse coïncidence pour le directeur : il venait d'envoyer à chaque salarié une lettre de voeux, à domicile. " Ensemble nous réussirons ", écrivait-il, " Heureuse année 2000 à chacun d'entre vous et à votre famille ". Ses voeux ont été plutôt mal reçus !

Quelques jours après, le groupe Alstom publiait ses chiffres du 31 décembre 1999 : " Performance exceptionnellement élevée ", " Commandes en hausse de 22% ", " Forte croissance du chiffre d'affaires, en hausse de 16% ".

Les milliards d'un côté, les licenciements de l'autre. Le coupable a un nom, c'est le capitalisme. La course aux profits.

Les travailleurs d'Alstom-TSO, en réagissant immédiatement, ont donné un avertissement : ils ont montré qu'ils n'entendent pas laisser l'Alstom faire ses mauvais coups sur le dos des travailleurs.

 

Loïc

Le dimanche 16 janvier à 0 h 45, c'est-à-dire dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16, Jean-Claude, un chômeur de 51 ans est décédé dans un jardin ouvrier derrière les usines Alstom. Ce n'était pas un ancien travailleur de l'Alstom, mais c'est la même chose : les licenciements, ça peut mener jusque-là.

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