Saint-Ouen Luttes

 

SAINT-OUEN

Gros plan sur la situation du logement

Avec la fin de la " trêve hivernale " pour le 15 mars va se poser à nouveau la question des expulsions des logements. C'est dans le domaine privé que les risques sont les plus importants ; dans le domaine public, les expulsions sont refusées par la Ville pour les personnes qui disposent d'un bail, mais elles peuvent se réaliser pour toutes celles qui résidaient avec des personnes ayant un bail mais qui ont quitté leur logement, ou encore pour celles qui ont occupé des logements sans titres de locations.

Un logement sur dix est vide.

Entre 1990 et 1999, la population a baissé de 6 % à Saint-Ouen d'après le dernier recensement de l'INSEE. Les naissances ont été plus importantes que les décès (solde naturel : + 3581) et il y a plus de personnes qui sont parties de la ville que de nouveaux habitants (solde migratoire : - 6202). On peut aujourd'hui se demander si la ville n'accueille pas plus les bureaux que les habitants. On peut aussi noter que le nombre de logements baisse un peu (- 252 logements) mais surtout que le nombre de logements inoccupés a augmenté d'à peu près 20 % entre 1990 et 1999. Un logement sur dix est vide. On peut se demander ce qu'il en est du bureau de réquisition des logements vides mis en place par la mairie et qui ne fonctionne pas.

La politique du logement en cause.

L'étude menée par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme montre que le revenu mensuel moyen des ménages locataires des habitations à loyer modéré (11 688 F.) est plus élevé que celui des locataires du privé (10 188 F.) Au nom du refus de la ghettoïsation, la municipalité veut favoriser l'implantation des classes moyennes sur la Ville et n'est guère ouverte à l'accession au logement HLM des familles les plus modestes et au premier rang de celles-ci, celles de nationalité étrangère. La municipalité craint en fait qu'en délivrant des logements sociaux à ces populations les plus modestes qui résident dans le privé, leurs logements d'origine ne soient reloués alors qu'ils ne satisfont pas aux règles d'hygiène.

Au nom de la "mixité sociale", la Mairie tourne le dos à l'égalité sociale qui demande l'accès à des logements décents pour tous. Ainsi, au 10 avenue du Capitaine Glarner, des familles attendent depuis 19 ans un relogement alors qu'elles vivent dans des conditions désastreuses. Dans le numéro de Saint-Ouen Ma Ville de juillet, l'adjoint au maire chargé du logement, constatant le délabrement de logements privés, proposait d'inciter les propriétaires à les réhabiliter. La possibilité, donnée par la loi, d'obliger les plus récalcitrants à procéder à ces travaux était même signalée. Mais qu'en est-il de ces propositions ? Aujourd'hui ce sont les familles qui trinquent, pas les spéculateurs privés. Côté public, l'on sait aussi que la ville maintient des logements inoccupés et que certains des logements du parc HLM de la ville ressemblent trop aux taudis gérés par les propriétaires véreux.

Mais la politique municipale n'est pas seule en cause. Il n'y a pas de réelle volonté de résoudre le problème du logement à l'échelle du pays, et pas plus par ce gouvernement que par les précédents. La rareté des logements entraîne des loyers élevés. Une sélection s'opère par l'origine, la profession et bien sûr l'argent. La réalité sociale est celle de la précarisation des emplois (intérim, CDD, temps partiel, petits boulots) et donc des revenus, et des conditions d'accès au logement. Les pauvres du troisième millénaire vont-ils continuer à s'entasser à cinq par chambre dans les hôtels meublés ou dans des immeubles vétustes où l'on croise les rats dans la cour à la tombée de la nuit ? On croyait les bidonvilles de Saint-Ouen supprimés, ils prennent une autre forme !

Célie et Laurent

 

Une piscine "3 étoiles" ?

La rénovation de la piscine A. Delaune est en cours, et ces travaux sont estimés à 32.518.000 F (plus de trois milliards de centimes). Et les tarifs seront-ils aussi trois étoiles ?

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