Saint-Ouen Luttes

SAINT-OUEN

Un logement sur dix est vide

Entre 1990 et 1999, la population a baissé de 6 % à Saint-Ouen d'après le dernier recensement de l'INSEE. Les naissances ont été plus importantes que les décés (solde naturel : + 3581) et il y a plus de personnes qui sont parties de la ville que de nouveaux habitants (solde migratoire  : - 6202). On peut aujourd'hui se demander si la ville n'accueille pas plus les bureaux que les habitants. La suite des résultats du recensement nous le dira à la fin de l'année prochaine.

D'ores et déjà, on peut noter qu'à Saint-Ouen le nombre de logements baisse (moins 536 depuis 1990) et que le nombre de logements inoccupés a augmenté de 20 % entre 1990 et 1999. Un logement sur dix est vide. Pourtant, comme le signale l'association Droit au Logement (*), des familles audoniennes attendent depuis 20 ans un relogement alors qu'elles vivent dans des conditions qui mettent leur vie en danger.

Dans le numéro de Saint-Ouen Ma Ville de juillet, l'adjoint au maire chargé du logement, constatant le délabrement de logements privés proposait d'inciter les propriétaires à réhabiliter les logements. La possibilité d'obliger les plus récalcitrants à procéder à ces travaux était même signalée. Qu'en est-il de ces propositions lorsque l'on sait que la ville maintient des logements inoccupés sans procéder à ces travaux ? De même, on peut se demander ce qu'il en est du bureau de réquisition des logements vides mis en place par la mairie et qui ne fonctionne pas.

 

Pas d'adresse pas de travail.

Un logement = Une adresse. Avoir un logement est un besoin fondamental, sans adresse vous n'existez pas ; pas d'adresse pas de travail. Alors que la pénurie d'emploi se répercute sur les conditions de logements, rien n'est vraiment fait pour élargir aux plus démunis l'accès à ceux-ci. Ce constat ne touche pas que la politique municipale mais concerne aussi la politique nationale. Il n'y a pas de réelle volonté de régler ce problème que nos éminents élus et leurs conseillers n'ont pas manquer de prévoir. Le Bog de l'an 2000 est plus médiatique que les enfants atteints de saturnisme qui vivent dans la 4ème puissance mondiale !

La rareté des logements entraîne des loyers élevés ; une sélection s'opère par l'origine, la profession et bien sûr l'argent. Il y a un décalage entre la réalité sociale qui est celle de la précarisation des emplois (intérim, CDD, temps partiel, petits boulots) et donc des revenus, et les conditions d'accès au logement .

Les exclus du marché du travail peupleront-ils les bidonvilles de l'an 2000 ? Avez-vous compté le nombre de SDF que vous rencontrez dans une journée ? Combien sont-ils aujourd'hui ? et demain ?

Célia & Laurent

 

(*) Droit au logement (DAL) Saint-Ouen, permanences chaque mois le 1er jeudi de 18 à 20 h., et le 3ème samedi de 10 à 12 h. dans les locaux d'Oxalis, 8 rue Madeleine (métro : Mairie de Saint-Ouen).

 

 

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