Saint-Ouen Luttes

Lois Aubry, lois pourries.

Citroën Saint-ouen

7 jours sur 7

Avec le succès de la 206, l'usine d'emboutissage de Saint-Ouen ne s'arrête plus. En fait, la production demandée dépasse les capacités de production de l'usine. Tous les jours, des pièces sont livrées en urgence par taxi, hélicoptère ou avion vers différentes usines de France et d'Europe. Les chefs courent : « C'est impératif, on risque d'arrêter Mulhouse, ou Vigo, etc. ». Les conditions de travail deviennent démentes, les machines ne sont plus révisées, les outils de presses n'ont plus le temps d'être réparés correctement.

C'est dans ce contexte que la direction met en place l'horaire dit des 35 h pour faire tourner l'usine 7 jours sur 7, nuits comprises. A Saint-Ouen, jusque-là, les ouvriers étaient nombreux à accepter de travailler le samedi en heures supplémentaires pour arrondir la paie. Il faut dire que les salaires sont très bas, surtout pour les jeunes embauchés. Mais, avec l'annualisation, les heures supplémentaires des samedis ne sont plus payées en fin de mois, mais sont à prendre en récupération. Ces heures supplémentaires "à crédit" ont fait changer le climat dans l'usine. Dans un secteur de 40 personnes, la majorité des ouvriers ont refusé de venir travailler le samedi 30 octobre. La direction a dû annuler la séance supplémentaire.

Le samedi 6 novembre, sur l'ensemble de l'usine, au lieu des 90 % de volontaires habituels, il n'y avait plus que 30 à 40% de présents pour ce samedi "au volontariat". Le pont du 11 novembre devait donner quatre jours de repos. Au lieu de cela, le samedi 13 est prévu travaillé ; le pont du 12 est annulé et même pour le 11 novembre, elle fait appel à des volontaires pour travailler : pas d'armistice dans la guerre de la production. La direction menace de rendre les heures supplémentaires obligatoires s'il n'y a pas assez de volontaires. Pour l'instant, elle n'ose pas encore le faire, elle craint que le ras-le-bol accumulé n'éclate.

Koé

(d'après Lutte Ouvrière n° 1635)

Cegelec, groupe Alstom

35 heures et répression.

Vous pouvez habiter Saint-Ouen, travailler à Saint-Ouen, et faire grève à Nanterre. C'est ce qui est arrivé par exemple à un travaillleur de GEGELEC-Nanterre en "chantier" depuis des mois comme électricien sur le site Alstom.

Faire grève, quoi de plus normal quand le patron s'attaque à votre salaire. Dans le cadre de la loi Aubry (de juin 1998), suivie d'un accord de branche des BTP (en novembre 1998), le patronat de l'Equipement électrique dénonce toute une série d'accords datant des années 1969-70 (des acquis de la grève de mai 1968 par conséquent) : prime de panier, prime d'outillage, majoration des heures de nuit, paiment des petits déplacements, etc.

La grève démarre le 4 octobre. Immédiatement la Direction saisit la Justice. Et le 11, une semaine après exactement, les flics interviennent. Mais cela ne suffit pas à la direction. Elle entame des procédures de licenciement contre 13 grévistes, dont 6 délégués. Tous sont finalement réintégrés avec trois jours de mise à pied, sauf un délégué toujours en procédure. Ils ont saisi les Prud'hommes en référé.

Ils ont obtenu le soutien des travailleurs de nombreuses autres usines (collectes, pétitions...) : l'Alsthom Saint-Ouen bien sûr, mais surtout les autres agences Cegelec dans toute la France. Vous pouvez aussi prendre contact avec eux(*). Contre les lois Aubry, c'est une grève générale qu'il faudrait !

Loic

(*) CGT Cegelec Nanterre,

 

51 rue des Trois Fontanot,

 

92002 Nanterre Cedex.

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