Saint-Ouen Luttes

Sommaire du n° 10 du 1er février 2001

Ras le bol des miettes !!!, Que peut faire une municipalité contre le chômage ?, Office HLM de Saint-Ouen : Refus de logement au nom de la mixité sociale !, Alstom : Recul partiel de la Direction - Deux travailleurs en correctionnel, Grève du personnel des cantines, Accords Unedic : Le PARE ne profite qu'aux patrons !, L'éditorial : Face aux attaques du MEDEF et du gouvernement, Va-t-on en rester là  ? Tous les articles du n°10

Alstom : Recul partiel de la Direction.

  Soulagement et satisfaction après un an d'angoisse et de lutte à Alstom-TSO (transformateurs Saint-Ouen): la Direction a annoncé le 10 janvier qu'elle révisait son plan " social " et qu'il n'y aurait aucun licenciement sec. Les conditions des mesures d'âge sont élargies, - il faut avoir 55 ans au 31 décembre 2001 et non plus au 1er juillet 2000 -, ce qui porte le nombre de pré-retraites possibles de 73 à 98. La Direction compte aussi sur une dizaine de départs volontaires, mutations, créations d'entreprises. Et c'est tout. Qu'est-ce qui a provoqué ce revirement ? Un an de débrayages, de manifestations, de procédures. Une condamnation en référé, survenue le 12 décembre, a suspendu la procédure de licenciement "jusqu'à décision du juge de fond". D'autre part, une trentaine de démissions ont eu lieu en un an, essentiellement de jeunes qualifiés, techniciens, ingénieurs. Aucun licenciement sec, que des départs volontaires, pas un seul travailleur sur le carreau, c'est presque une victoire, c'est ce que voulaient les salariés. Et pourtant, rien n'est résolu. Car la Direction maintient les 137 suppressions d'emplois qu'elle s'était fixées, et elle compte bien renforcer dans une proportion importante la productivité, c'est-à-dire l'exploitation de ceux qui restent. Des commandes ont été enregistrées au-delà des prévisions, il va falloir embaucher : la lutte continue !

 Loïc

Deux travailleurs en correctionnel.

Le 16 janvier, au Tribunal de Bobigny, deux dessinateurs d'Alstom-La Courneuve comparaissaient pour outrage envers un huissier le 16 juin 2000. Ils ont tous les deux la cinquantaine bien tassée, une trentaine d'années d'ancienneté à l'Alstom, ils y ont passé le plus clair de leur vie. Ils font partie des 125 travailleurs menacés de licenciement, sur un effectif de 175. Ils venaient d'apprendre que la Direction, en riposte à leur lutte, préparait des sanctions contre les délégués. Ils voulaient s'adresser au directeur et le trouvent flanqué, comme d'habitude, de son fidèle huissier de justice. Et quand ils demandent à ce monsieur de bien noter ce qu'ils ont à dire au directeur, celui-ci leur rétorque nerveusement qu'il n'a pas d'ordre à recevoir. Même le Procureur parle de circonstances atténuantes, des excès de la société libérale, des entreprises qui licencient et qui font des profits, du sérieux de l'assistance - une centaine de travailleurs sont présents, à l'intérieur et à l'extérieur de la salle d'audience -, et demande une simple condamnation de principe. Le juge annonce : "Le jugement sera rendu le 8 février". Mais quand seront jugés les capitalistes qui mettent les travailleurs à la rue pour améliorer leurs profits ? 

Loïc 

 

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