Saint-Ouen Luttes

Sommaire du n° 10 du 1er février 2001

Ras le bol des miettes !!!, Que peut faire une municipalité contre le chômage ?, Office HLM de Saint-Ouen : Refus de logement au nom de la mixité sociale !, Alstom : Recul partiel de la Direction - Deux travailleurs en correctionnel, Grève du personnel des cantines, Accords Unedic : Le PARE ne profite qu'aux patrons !, L'éditorial : Face aux attaques du MEDEF et du gouvernement, Va-t-on en rester là  ? Tous les articles du n°10

 EDITORIAL : Face aux attaques du MEDEF et du gouvernement

Va-t-on en rester là  ?

Succès pour les journées de grève et de manifestations du jeudi 25 janvier pour s'opposer aux projets du MEDEF de remettre en cause la retraite à 60 ans ! Succès pour la journée du 30 face à l'état patron qui veut réduire encore le pouvoir d'achat des fonctionnaires (0,5% d'augmentation pour 2001) ! 350 000 manifestants pour le 25, 150 000 pour le 30, on n'avait pas vu tant de mécontents depuis 1995. Les attaques du gouvernement et du patronat contre les travailleurs se succèdent. Jospin a mis en place les 35 H, permettant la flexibilité et le blocage des salaires. Il refuse d'augmenter le salaire minimum. Le MEDEF, avec le prétendu plan de retour à l'emploi (PARE) va imposer aux chômeurs n'importe quel emploi sous-payé.

Le baron Seillère veut maintenant s'en prendre aux retraites et imposer 45 années de cotisations pour une retraite à taux plein. Il use même de chantage en demandant aux patrons de ne plus payer leur part de cotisations à l'ASF, ce qui réduirait les retraites complémentaires d'environ 6 à 22% entre 60 et 65 ans. L'ampleur des manifestations inquiète Jospin qui voudrait conquérir l'Elysée et les socialistes garder Matignon. Comme il ne faut pas trop mécontenter les électeurs, Jospin parle donc de payer le déficit annoncé avec l'argent de l'état, c'est-à-dire avec l'argent des contribuables. C'est d'autant plus inadmissible qu'il n'y a pas de déficit. C'est du bluff patronal. Le MEDEF parle de déficit en 2005, or les réserves cumulées de l'AGIRC (cadres) et de l'ARRCO (salariés) aboutiront à 200 milliards d'excédents en 2020. La réalité, c'est qu'avec la complicité du gouvernement le patronat voudrait prendre l'argent des travailleurs pour spéculer. Face à ces agressions les confédérations syndicales ont appelé (plus ou moins) ensemble le 25 et les travailleurs du public ont manifesté avec le privé pour la première fois depuis bien longtemps. Mais en même temps, pour diviser, les confédérations appelaient les fonctionnaires à manifester le 30 sur les salaires.

C'est la politique de la mobilisation en ordre dispersé, la RATP le 1er février et pour couronner le tout, le 6 février les hospitaliers manifesteront à part. Les attaques du patronat et du gouvernement nécessitent une riposte d'ensemble. Nous avons pour nous le nombre de mécontents. C'est à nous de ne pas accepter le cloisonnement des luttes. Ce ne sont pas des défilés sans lendemain qui feront reculer le patronat et le gouvernement.

Si l'on veut qu'ils lâchent prise sur les retraites, jusqu'à ce qu'on obtienne les augmentations de salaire qui nous sont nécessaires pour vivre, il nous faudra remettre ça par de nouvelles grèves et de nouvelles manifestations.

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