EDITORIAL
A la veille du sommet, des dizaines de milliers de syndicalistes et manifestants anti-mondialistes sont venus manifester pour réclamer une "Europe sociale". Venus avec difficulté parfois comme ces chômeurs qui ont été brutalisés par la police alors qu'ils entendaient monter dans les trains pour se rendre à Nice, bloqués aux frontières, incarcérés, poursuivis en justice, matraqués sur place dans une ville quadrillée par des milliers de policiers.
La surprise est venue des syndicats affiliés à la Confédération européenne des syndicats (CES), ils ont été des dizaines de milliers à manifester, les syndicats français, les plus nombreux, les syndicats allemands, italiens, polonais, etc. Mais les Blondel (FO), Thibault (CGT), Notat (CFDT) étaient bien plus préoccupés de leur style et d'affirmer leur force au sein de la CES que d'affirmer une politique. C'est une bonne chose que les travailleurs de tous les pays se tendent la main, même si c'est au travers de bureaucratie syndicale. En effet, partout en Europe, la bourgeoisie aggrave la situation des travailleurs, leurs conditions de travail et rogne leurs salaires. Mais les directions syndicales se sont bien gardées d'avancer des perspectives : des augmentations de 300 euros (2000 F) pour tous, des minima sociaux (10 000 F) nets, l'interdiction des licenciements, l'embauche dans les services publics, la fin des petits boulots et de la précarité.
Oui l'Europe sociale est une nécessité. Elle se construira dans des luttes offensives, avec des perspectives claires, pour chambouler cette société malade du fric et du profit.
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